La dépression. L’orgueil. Le désespoir. Le désarroi et le désaccord envahissent Haïti depuis plus d’un mois. Le nationaliste de bas étage ne doit pas guider l’esprit de nos dirigeants. Un responsable au plus haut niveau du gouvernement qui appose sa signature pour déclarer une journée fériée aux écoles qui n’arrivent même pas à fonctionner ti pa ti pa ne doit pas faire partie de celui qui va réfléchir pour accorder des jours de deuil national dans un pays où la mort de nos concitoyens dans les prisons, dans des hôpitaux, dans des zones rouges et arc-en-ciel arrivent par seconde.
Mikaben s’en est servi du bicolore haïtien pour cacher ses larmes de joie et surpasser son malaise et son stress d’avant performance. Malheureusement, le drapeau passé au cou ne lui a pas aidé à surmonter les difficultés et son niveau d’anxiété d’après performance. Mikaben ne mérite pas que des jours de deuil national dans un pays déjà en agonie et endeuillé, mais de préférence une réhabilitation de la place des artistes au champs de mars avec un buste dédié en son honneur et pour ses multiples exploits.
Pour vous politiciens, membre du gouvernement, de la société civile qui utilisent la mort de Mikaben comme tremplin politique sous prétexte qu’il est mort avec le drapeau, vous devez vous rappeler que par vos attitudes égoïstes, tizè pouvwa vous exposer nos vaillants policiers face à la mort avec l’âme nationale et les effigies de la République. Des centaines de prisonniers et de concitoyens sont morts sur votre conscience.
SR
