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Comment la BRH tue l’investissement en Ayiti !

Par Jean POINCY

Contexte

Face au constat d’échec des politiques monétaires de plusieurs décennies en Ayiti, la Banque de la République d’Haïti (BRH) a invité l’économiste en chef de la Banque Nationale du Rwanda (BNR), le professeur Thomas Kigabo, à venir partager le secret de son système bancaire dans la mise en branle de l’économie de son pays pour connaître une croissance de 8 % au cours des 10 dernières années. N’ayant eu aucune baguette magique, le professeur Kigabo évoque les politiques monétaires connues du monde académique et de tout gouvernement soucieux de faire croître son économie. Le socle de son approche est le rôle d’intermédiaire financier que doivent jouer les banques commerciales (BCs) pour financer l’économie et faciliter sa croissance en conséquence. Si ces celles-ci ne font que collecter l’épargne des gens, sans la rendre disponible sous forme de crédits à octroyer, elles ne sont pas des banques commerciales selon lui. À la lumière de l’article du journaliste Patrick St-Pré reportant les propos du professeur, ce texte tente de démontrer comment la BRH asphyxie l’économie Ayitienne en y rendant inaccessibles les crédits pour la financer. Ce faisant, il :

Explique le processus de financement d’une économie défié par la pratique du système bancaire Ayitien ;

Décrit l’essence de la politique monétaire de la BRH ;

Expose la nature des freins à l’investissement ;

Relate une politique monétaire incitative viciée de la BRH ;

Fait état des conséquences d’une prudence financière désastreuse ;

6) Propose des pistes de solutions en guise de conclusion.

: Du financement d’une économie et de la pratique du système bancaire en Ayiti
Reconnaissant l’effectivité des principes régissant une politique monétaire, Dr Thomas Kigabo attire l’attention sur l’inutilité d’une politique monétaire dans un système bancaire qui ne finance pas l’économie. Il rappelle que le système financier est un tout composé du marché financier, composé des banques (ou autres institutions financières) et de l’économie réelle dont la croissance soutenue dépend de l’investissement en capital, travail et technologie que les politiques économiques et monétaires doivent agencer. Cela dit, l’épargne des citoyens dans les BCs devrait être disponible pour financer des projets viables avec des risques acceptables. À travers des prêts octroyés aux citoyens qui le souhaitent, il se produit un effet multiplicateur augmentant automatiquement le volume d’argent capable de mobiliser les facteurs de production.

Toutes BCs, qui se détournent de cette pratique, divorcent de leur capacité de création de monnaie selon le professeur Kigabo. Évoluant dans un système bancaire avec des réserves fractionnaires, elles peuvent augmenter l’offre monétaire en prêtant aux uns et aux autres la part restante du dépôt après l’application du taux de réserves obligatoires (ROs). Cela dit, quand le taux de ROs augmente, l’offre monétaire diminue. L’inverse se produit avec une baisse dudit taux. L’explication à donner est que la fraction du dépôt initial prêtée à quelqu’un est dépensée d’une manière ou d’une autre. Sans doute, cette somme empruntée est déposée dans une banque quelconque et connaît le même traitement que la somme initiale en terme d’exigences relatives aux ROs et des prêts à accorder.
L’effet multiplicateur illustré

Étant donné que le processus reprend cours jusqu’à une limite, il est possible de calculer le volume de monnaie que peut créer le système bancaire avec une formule composée du :

taux de réserves obligatoires ( r )

montant du dépôt initial ( di )

La formule s’écrit comme suit :

Offre totale de monnaie = (1/r)x di

Le cas d’Ayiti en exemple :

di : 100 Gdes.

r : 45 % ou 0,45

Offre totale de monnaie = (1/(0,45))x 100 Gdes.

Offre totale de monnaie = 222,22 Gdes.

A supposer que le taux de ROs baisse à 10 % ou 0,10 et le dépôt initial est toujours 100 Gdes., l’offre de monnaie sera plus grande :

Offre totale de monnaie = (1/(0,10))x 100 Gdes.

Offre totale de monnaie = 1000 Gdes.

Là où la création de monnaie est plus forte, l’opportunité de croissance économique est plus grande

La défense de l’inaccessibilité aux crédits

Reconnaissant que la pratique du système bancaire Ayitien ne répond aucunement aux prescrits rappelés par le professeur en ne facilitant pas l’accès aux crédits, le responsable de la Sogebank, Pierre Marie Boisson, les économistes Etzer Émile et Enomy Germain l’ont défendue, à tort, en accusant l’économie de tous les maux. M Boisson évoque la non compétitivité de l’économie qui, axée sur le commerce, présente d’énormes risques pour les BCs appelées à accorder des crédits. L’économiste Etzer Émile emboîte le pas en indexant une économie dysfonctionnelle résultant d’un manque d’harmonie entre les politiques budgétaires, commerciales et monétaires, et d’une forte dépendance sur l’importation. Pour lui, cette condition rend ineffectives les politiques monétaires de la BRH sur le crédit. Si MM Boisson et Émile insinuent que le financement de l’économie par les banques commerciales n’est pas possible, l’économiste Enomy Germain renchérit en accusant la politique d’avoir pris l’économie en otage. En conséquence, accorder des crédits risque d’engendrer des pertes d’argent que la BRH juge bon de prévenir en contrôlant le taux de change et l’inflation. Autant que leurs dires puissent paraître vrais, ils ont fait fausse route en choisissant de ne pas dénoncer plutôt la politique monétaire de la BRH qui tue l’investissement en Ayiti.

: L’essence de la politique monétaire de la BRH

L’essence de la politique monétaire de la BRH repose sur l’absorption de la surliquidité existant dans l’économie pour contrecarrer l’inflation. Cela veut dire qu’il y a un surplus d’argent disponible qui est oisif. Si utilisé pour l’acquisition des biens et services, il risque de faire grimper l’inflation parce que l’économie n’en produit pas autant pour satisfaire le niveau de demande qui serait provoqué. C’est une logique économique obligeant toute autorité monétaire à écarter ce surplus d’argent de la circulation pour ne pas esquinter le système de production. En conséquence, le gouvernement, la banque centrale et les institutions financières incluant les banques commerciales peuvent concevoir des produits financiers capables d’éponger cette surliquidité en offrant des termes alléchants aux citoyens l’ayant en poche. Cette collecte dudit surplus devrait servir à financer l’économie ou des projets publics de grande envergure d’un gouvernement.

N’est-ce pas absurde de parler de surliquidité quand la majorité des citoyens vivant dans des conditions précaires n’ont pas ce surplus d’argent oisif en poche ? La réponse est évidente : la pauvreté, qui fait tache d’huile sur le tissu social, fait que trouver un citoyen avec un surplus d’argent en poche est une commodité très rare. L’ironie est que cette surliquidité existe non dans les poches des citoyens, mais dans le système bancaire. Elle est constituée d’épargne des citoyens prise ensemble dans ledit système. Cela traduit le comportement rationnel de tout citoyen qui, inquiet de son futur financier, décide d’épargner une petite somme dès que possible au détriment même d’une consommation satisfaisante. Que faire alors du volume d’épargne collectée devenu oisif ?
Une politique monétaire paradoxale

Si la mission de la BRH est de contrôler l’inflation et le taux de change, la surliquidité constatée dans le circuit bancaire risquant d’alimenter l’inflation lui devient un souci. En prévention, elle s’est résolue de l’éponger au lieu de la laisser à la merci des banquiers penchés vers la spéculation sur le marché de change dans une économie victime d’absence de stratégies de croissance économique appropriées. Ainsi, elle tombe dans un paradoxe de politique monétaire où ce qu’elle s’évertue à éviter l’attend au bout du tunnel. Contre son gré, l’inflation et le taux de change entament une course vertigineuse à la hausse.
Concrètement, la surliquidité absorbée par la BRH aurait dû être utilisée pour allouer des prêts d’investissement comme levier principal de croissance économique. Ce principe répond à la compréhension du chef de la BNR de l’essence d’une politique monétaire. Laquelle visant à contrôler l’inflation et le taux de change ne sera pas effective si la machine de production ne marche pas. Faire rouler celle-ci n’est possible que si les BCs financent l’économie pour qu’ensuite une banque centrale se donne la capacité de contrôler l’inflation. Que faire à défaut des politiques économiques, l’apanage d’un gouvernement, que les politiques monétaires doivent accompagner si ce n’est d’éponger la supposée surliquidité ?

Pour ce faire, la BRH a mis au point un paquet de freins à l’investissement constituant l’essence de sa politique monétaire. Ce sont :

Les Réserves obligatoires, la fraction exigible à retenir de tout dépôt effectué par un citoyen dont le taux s’élève à 45 % . Elle est une garantie de disponibilité de l’argent confié aux institutions financières.

Les Bons BRH, un produit financier conçu exclusivement pour les institutions financières avec des termes très alléchants comme retour sur des échéances de 7, 28, 91 et 128 jours. Ici, le regard porte sur ceux de 91 jours qui, offrant actuellement 23,3 % comme gain, sont les plus convoités.

Le Taux d’intérêt, allant de 6,30 % à 38 % avec une moyenne de 22,15 % sur tout crédit alloué à un éventuel emprunteur. Cette fourchette arrange les banques commerciales dans leur caprice d’attribuer un taux d’intérêt sur le crédit. Le taux maximal étant la norme dans le système bancaire, les crédits auprès des BCs deviennent automatiquement inaccessibles.
Les Obligations BRH, de même nature que les Bons BRH, sont spécifiquement conçues pour tout le monde sans discrimination, mais avec des termes moins alléchants de 7 %, 7,25 % et 7,50 % sur des échéances respectives de 3 mois, 6 mois et 1 an.

3 : La nature des freins à l’investissement

Si les réserves obligatoires et les Bons BRH assèchent l’épargne nationale dans les BCs, la structure du taux d’intérêt conforte celles-ci dans l’offre de crédits à un taux excessivement élevé ; ce, pour justifier la loi de l’offre et de la demande stipulant la hausse du prix d’un bien devenu rare. Nécessairement, le peu d’épargne résultant d’une politique monétaire restreignant l’investissement engendre la hausse du coût des crédits. Donc, attribuer des intérêts de 27 % à 38 % aux crédits n’est donc pas une anomalie du système bancaire si très peu d’argent est disponible dans les banques commerciales pour des crédits.
Des Bons BRH

On aurait pensé que le dépôt résiduel soit 55 Gdes selon l’exemple de 100 Gdes de dépôt initial dans les banques commerciales, après l’application du taux de réserves obligatoires puisse servir à financer l’économie, mais ce n’est pas le cas. Toujours dans la logique d’éponger la supposée surliquidité, la BRH utilise les Bons BRH, un instrument financier créé à cette fin et destiné exclusivement aux institutions financières. Principalement, les banques commerciales se donnent la latitude d’engager dans les Bons BRH de 91 jours 70 % à 80 %, soit 38,5 Gdes à 44 Gdes des 55 Gdes restant, pour un retour de 23,3 % sur ladite durée. Il en reste respectivement, seulement 16,5 Gdes à 11 Gdes., une modique somme, comme épargne dans les banques commerciales pour financer l’économie. La quasi-totalité du dépôt initial de 100 Gdes soit 83,5 % à 89 %, se repose à la BRH en attente des déficits budgétaires inutiles du gouvernement à financer plutôt que de financer les activités productives de l’économie.
Du taux d’intérêt pour les prêts

Dans ces conditions, il est compréhensible que contracter un prêt dans le système bancaire soit impossible à un taux abordable. Sans influence de quiconque, le marché financier se serait ajusté à un taux élevé considérant la faiblesse de l’offre de crédits par rapport à sa demande. Toutefois, l’intervention de la BRH entérine cette condition en établissant un plancher de 6,30 % et un plafond de 38 % entre lesquels les BCs peuvent naviguer pour accorder des prêts. Ainsi, la BRH laisse croire qu’elle facilite le crédit avec un taux plancher pendant qu’elle laisse aux BCs la latitude d’opter pour le taux plafond. Astucieusement, elle se déresponsabilise de leur pratique injuste de rendre inaccessibles des prêts, donc de leur refus de financer l’économie.
Des obligations BRH

S’accrochant aveuglément à l’idée de combattre l’inflation et de protéger la gourde contre les devises étrangères, la BRH juge opportun d’inviter la population à observer le comportement d’austérité par la création des Obligations BRH, un autre outil financier visant davantage à éponger la supposée surliquidité, cette fois, faussement constatée dans les poches des individus. Contrairement aux Bons BRH qui offrent 23,3 % aux institutions financières sur trois mois, les Obligations BRH n’offrent, pour la même durée, qu’une misère de 7 % en retour sur un montant minimal de 50 000 Gdes., un taux nettement trop faible pour conserver la valeur réelle de ladite somme face à l’augmentation effrénée de l’inflation déjà proche de 20 %.
Une politique de crédit incitative viciée de la BRH

Au bout du compte, la BRH se trouve assise sur la quasi-totalité de l’épargne du pays sans la rendre productive en siphonnant près de 90 % des dépôts effectués dans les BCs, par le biais des ROs et des Bons BRH, puis en réduisant l’imaginaire surliquidité chez les individus avec les Obligations BRH. Consciente de l’absence de stratégies de développement économique, elle s’approprie indûment de la fonction du gouvernement pour définir elle-même les politiques économiques, puis se substitue aux BCs techniquement avec une politique monétaire accompagnatrice viciée introduite par la circulaire No. 113 de 2018.

La BRH suit la tendance du gouvernement en faveur de la relance du secteur agricole et encourage les institutions financières à octroyer des crédits aux potentiels investisseurs agricoles. Sous forme d’avances, à un taux ne dépassant pas 4 %, la BRH leur retournerait, la forte part des dépôts préalablement épongés sous forme de ROs et de Bons BRH. Ces avances seraient utilisées pour octroyer des prêts aux investisseurs agricoles à un taux d’intérêt de 12 %. Devenues ainsi des courtiers de la BRH chargés d’identifier les potentiels investisseurs agricoles, les BCs obtiendraient comme frais les 8 % résiduels, soit la différence des 12 % à recevoir des investisseurs agricoles après que les 4 % dus sur les avances soient payés à la BRH.
Le malaise financier est que ces fonds avancés aux BCs étaient initialement les dépôts des épargnants que la BRH qualifiait de surliquidité à soustraire de la circulation pour protéger l’économie. Qui pis est, ces dépôts qui rapportent déjà aux BCs 23,3 % dans 91 jours à travers les Bons BRH, sont de retour comme avances pour gagner un supplément de 8 %, dans la logique de financer l’économie. C’est ce qui aurait dû se faire au lieu d’engager les dépôts dans les Bons BRH, mais ce n’était pas fait. Concrètement, les BCs-courtiers sortent mieux lotis que les potentiels investisseurs agricoles au détriment de l’économie.

5 : Conséquence d’une prudence financière contreproductive

Se mettant d’accord avec la compréhension du chef de la BNR d’une politique monétaire, il est à comprendre que celle instituée par la BRH visant à contrer l’inflation et protéger la gourde face aux devises étrangères est contreproductive. Si l’intention est bonne, les démarches sont inappropriées et ne favorisent aucunement le démarrage du moteur de la production. Celui-ci est le seul capable de ralentir la course de l’inflation et d’empêcher la chute de la gourde face aux devises étrangères. Concrètement, les politiques monétaires adoptées tuent l’investissement en Ayiti qui, dans toute économie, représente un levier clé de croissance économique. Tous les outils financiers y relatifs consistent à raréfier les dépôts disponibles dans les BCs.
Avec un fort taux de ROs imposé, accompagné des Bons BRH et des Obligations BRH, la banque centrale d’Ayiti réduit considérablement l’épargne disponible dans les BCs pour financer l’économie, rend le coût du crédit prohibitif et du coup tue l’investissement. En conséquence, les banques commerciales ne sont pas en mesure de financer adéquatement l’économie. Par précaution, elles hésitent à canaliser les dépôts vers des potentiels investisseurs-producteurs comme toute politique monétaire pro-croissance le préconise. Cette réticence financière des banques commerciales est conditionnée par les politiques monétaires prudentes de la BRH qui visent à éponger la surliquidité artificielle existant dans le système bancaire.
6 : En guise de conclusion, comment corriger l’impair ?

La BRH, préoccupée par le volume d’épargne oisif chez elle, réagit à l’inaptitude du gouvernement de formuler une stratégie et des politiques économiques payantes capables de faire croître l’économie. De par sa velléité de se substituer aux banques commerciales et au gouvernement, elle conçoit des politiques monétaires inefficientes qui sousdéveloppent l’économie. L’ironie est que ses politiques monétaires qui devraient être conçues de manière à faciliter l’accès aux crédits bon marché et rendre effectives les stratégies de développement économique viables et profitables pour tout investisseur-producteur, font tout le contraire.
Corriger cet impair impliquerait en tout premier lieu l’action du gouvernement à définir une stratégie de développement économique qui déboucherait sur des activités à haute intensité de main-d’œuvre, d’une part dans la construction d’infrastructure publique et d’autre part du genre de manufactures auxquelles seraient intéressés des potentiels investisseurs-producteurs, sans écarter la mise sur pied des manufactures de l’Etat. Cela porterait la BRH à venir à la remorque pour libérer l’épargne nationale en :

1) fixant le taux de réserves obligatoires à un niveau inférieur ou égal à 5 %,

2) éliminant graduellement les Bons BRH ou les transformant pour être accessibles à tous avec un montant abordable selon les mêmes termes,

3) réhabilitant les Bons du Trésor au même titre que les Bons BRH ou en y rétablissant la confiance de la population,

4) réduisant le montant des obligations BRH à un minimum de 5000 gourdes,

5) ramenant le taux d’intérêt auquel les crédits-ciblés-manufacture seraient octroyés à moins de 5 %,

6) garantissant, pour l’Etat, les prêts aux investisseurs-ciblés-manufacture auprès des banques commerciales.

Jean Poincy
Enseignant / UEH / UP
Secrétaire général du parti politique
RESULTAT
https://web.facebook.com/Pati.Politik/

Ex-vice-recteur académique / UEH
caineve@yaoo.fr / caineve2@gmail.com
https://poincy.blogspot.com/

« Nos banques commerciales ont beaucoup à apprendre de celles du Rwanda dans l’octroi du crédit » (14-10-2019)

Par souci de simplicité, le texte utilise l’exemple de 100 Gdes. comme illustration. Il suffit d’imaginer ce que serait l’offre monétaire globale avec le niveau actuel du volume d’épargne dans le système bancaire Ayitien.

https://www.brh.ht/brh/wp-content/uploads/rotableau.pdf
https://www.brh.ht/brh/wp-content/uploads/tableaubons.pdf
https://www.brh.ht/brh/wp-content/uploads/tauxinteretgourdes.pdf
https://lenouvelliste.com/article/193450/la-brh-veut-revolutionner-le-credit-au-secteur-agricole

 

Source
Journal Le National

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