Comment pouvons-nous parler de reprise des activités scolaires, deux(2) semaines avant la période de fêtes de fin d’année hypothéquée par un climat d’insécurité absolu ?
Avec quelle quiétude d’esprit les écolier(ère)s, institu(teurs/trices) et personnel administratif vont investir les rues pour arriver aux lieux d’enseignement quand rien ne garantit leur arrivée ou retour sans difficultés ni heurts ?
L’Etat déresponsabilisé
Il ne faut pas se leurrer ! L’entité appelée à garantir la sécurité de vie et des biens ne peut même pas assurer sa propre sécurité, comment espérer que les citoyens peuvent en assurer la leur ?
En guise d’obliger l’Etat à remplir son devoir originel de “veilleur de nuit”, nous nous donnons le luxe de le déresponsabiliser, puis demander aux simples citoyens de se sécuriser eux-mêmes, au prix de leur vie ? Hélas CSPN !
L’existence méprisée
Croyons-nous vraiment que c’est dans un contexte d’inquiétude et d’incertitude que l’enseignement sera prodigué ?
N’avons-nous pas conscience que même dans les conditions normales, l’enseignement est une commodité rare, voire celui de qualité ?
Croyons-nous vraiment que le numérique peut égaliser le présentiel pour ceux qui y ont accès ?
Quoi penser pour ceux qui, pour une raison ou une autre, n’y ont pas accès si ce n’est qu’entériner l’enseignement exclusif ?
Croyons-nous vraiment que ce contexte facilitera ce processus exclusif ?
La mauvaise conscience légitimée
S’agit-il concrètement de l’apprentissage des uns et des autres ?
S’agit-il de rationaliser intégralement les coûts d’un enseignement pour une année scolaire comme dans sa normalité ?
S’agit-il plutôt du manque à gagner qu’enregistre les vendeurs de notions scolaires ?
S’agit-il de légitimer une mauvaise conscience pour le coût d’un enseignement dû, mais non prodigué ?
S’agit-il de rationaliser un coup bas avec des frais complémentaires pour un enseignement résiduel hypothétique ?
L’illusion normalisée
Sommes-nous habités par un remords de conscience pour un mal que nous n’avons pas perpétré ?
Voulons-nous vraiment montrer que nous sommes des responsables d’écoles en assumant notre part de responsabilité dans la reprise ?
Serons-nous satisfaits d’arriver à le faire par pur plaisir pendant que certains sont empêchés dans leur zone pour des raisons que nous savons tous ?
Serons-nous satisfaits de poursuivre la reprise seulement avec ceux qui y arrivent anxieusement ?
Serons-nous satisfaits de pouvoir leur garantir un minimum de sécurité dans l’enceinte des écoles ?
Et hors des bâtiments ?
Croyons-nous vraiment que relever le défi de rouvrir les portes prématurément attendrira le cœur de ceux qui sèment la terreur aléatoirement ?
Le doute
Allons-nous simplement hausser les épaules, si au retour, ils viennent grossir la liste des victimes du hasard pourvu que notre responsabilité est au rendez-vous ?
Aurons-nous une conscience claire d’annoncer au lendemain qu’un d’entre nous, institu(teurs/trices), est la victime d’hier pourvu que nous défiions encore les propagateurs de violence ?
La vérité
De l’hypocrisie au prix du droit d’existence.
Il nous convient de tromper les parents soucieux d’éduquer leurs enfants, parce que le profit déjà indû n’est pas à risquer.
Sans crainte, aucune, nous arnaquons les parents en quête d’instructions pour leurs enfants. Surtout que notre rituel est de bafouer le peuple en panne de bien-être de tout genre.
D’où, l’injustice collective planifiée qui édifie notre société.
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