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Haïti: la colère ne faiblit pas, la police défile à son tour

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Haïti s’enfonce encore davantage dans la crise. Depuis deux mois, les manifestations populaires se sont multipliées dans les principales villes du pays pour réclamer la démission du président. Un nouveau défilé des détracteurs de Jovenel Moïse s’est tenu hier dans la capitale Port-au-Prince, qui a aussi vu une manifestation des policiers, une première du genre dans ce contexte de tensions socio-économiques. Deux personnes sont mortes en marge de ces manifestations.

Leurs visages masqués, les policiers participant à la manifestation ont peur des représailles et ne souhaitent pas que leurs identités soient rendues publiques. Mais tous témoignent de leur trop faible salaire et de leur absence de couverture sociale.

« Toute personne qui travaille est supposée avoir un syndicat pour le défendre mais nous dans la police, ils ne veulent pas qu’on en crée, ils nous l’interdisent. Nos salaires sont très, très misérables, on n’a pas d’assurance : on a seulement une carte mais à tous les hôpitaux, on doit payer. On n’est pas là aujourd’hui pour dire à au pouvoir de partir, on est là pour qu’ils pensent à nous, les policiers, car on n’est pas des robots. On a des enfants des épouses, on a besoin de vivre dans de bonnes conditions aussi. »

Sur le même axe routier, mais à quelques kilomètres en contrebas, les détracteurs du président ont eux aussi foulé le macadam dimanche, avec toujours la même revendication comme témoigne Patrick Faustin : « On dit à Jovenel Moïse de démissionner immédiatement. Il refuse toujours d’entendre. Aujourd’hui, ce sont tous les secteurs qui disent à Jovenel Moïse qu’il ne peut plus diriger le pays. »

La tension a été forte quand les deux cortèges se sont croisés. Plusieurs policiers ont tiré en l’air. D’origine inconnue, des salves de plus gros calibre que les armes des forces de l’ordre ont aussi résonné, provenant d’un corridor adjacent au parcours des manifestations. Un homme a été tué par balle puis son agresseur a été lynché par la foule en colère. Suivant ces moments de panique et de tensions, plusieurs commerces et véhicules ont été incendiés.

Port-au-Prince, le 27 octobre 2019. Un groupe de personnes contemple le brasier consumant le corps d’un homme mis à mort peu avant.
 Amélie Baron
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