Une majorité des secteurs de la société a rallié le mouvement de contestation contre le président Jovenel Moïse mais aucune avancée politique n’a été réalisée, ce qui ne fait qu’aggraver jour après jour la situation humanitaire.
Avec notre correspondante à Port-au-Prince,Amélie Baron
Ce lundi, les rues de la capitale ont été totalement désertées par les habitants. Des carrefours et axes routiers d’ordinaires encombrés étaient absolument vides de tout véhicule et les passants se faisaient très rares car quantité de barricades avaient été érigées à travers la ville.
C’est donc une nouvelle semaine de « peyi lok » – l’expression créole désormais consacrée que l’on peut traduire en « pays bloqué ».
Cela fait déjà deux mois que la contestation populaire a gagné Haïti, rendant la circulation difficile. Rejoindre certaines villes de province s’avère même totalement impossible. C’est ce qui préoccupe la communauté humanitaire qui, via un communiqué de presse du coordonnateur humanitaire de l’ONU, a annoncé lundi 28 octobre que faute de ravitaillement, les vies de nombreux Haïtiens étaient en danger.
« 19 000 enfants souffrant de malnutrition ont besoin de soins d’urgence. Des milliers de personnes n’ont pas ou peu d’accès à l’eau potable », détaille le document.
La colère populaire ne faiblit pas et lundi ce sont les ouvriers du secteur textile qui ont manifesté pour réclamer la démission de Jovenel Moïse, l’accusant de n’avoir pas tenu les promesses qui leur avait faites.