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Haïti, une île qui ne sait pas nager

Haïti est une île. Cette évidence devrait suffire à imposer une réforme dans nos curricula, à faire de la natation une matière obligatoire dès la maternelle. 

Pourtant, bon nombre d’Haïtiens grandissent et périssent sans comprendre la natation. Le constat est alarmant. Des jeunes et des moins jeunes perdent la vie chaque année dans nos rivières, nos plages, nos zones côtières, faute d’un apprentissage élémentaire. N’est-ce pas une absurdité nationale ?

Un pays avec des kilomètres de littoral, par sa position géographique, stratégiquement bien placé dans les Caraïbes, avec un climat favorable, des ressources naturelles sous-exploitées…, la culture du risque est totalement ignorée, la prévention est sacrifiée, et l’éducation reste désespérément déconnectée de notre réalité.

Pendant que d’autres pays adaptent leurs systèmes éducatifs à l’environnement en introduisant la natation dans les régions côtières, l’éducation climatique dans les zones à risque en Haïti, nous restons prisonniers d’un enseignement tourné vers le passé. Nous étudions les morts sans préparer les vivants. Il est temps d’inverser cette logique. Il est temps que notre système éducatif serve enfin à armer la jeunesse pour affronter la vie, pas simplement pour réciter des leçons fossilisées.

L’apprentissage de la natation, au même titre que les langues, les sciences ou la citoyenneté, devrait être une obligation pour chaque élève haïtien. Une mesure simple, concrète, qui pourrait sauver des vies et, symboliquement, nous rappeler que ce pays peut encore apprendre à ne pas couler.

Notre malheur ne vient ni du sol ni du ciel : il vient de la médiocrité de certains pasteurs, des religieux, des prêtres vaudous ainsi que des hommes et des femmes qui prétendent nous gouverner.

redaction@analyseht.com

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