Ancien sénateur, unique chef de Pitit Dessalines, Moïse Jean-Charles surprend moins par ses discours que par son silence, face à une transition politique qu’il a toujours dénoncée. Néanmoins, cette fois, il semble y participer, sans rien dire. La faute revient à la Russie ?
Il fut un temps où Moïse Jean-Charles tonnait contre tous les pouvoirs en place, se posant en opposant irréductible, voix de la souveraineté populaire et tribun des masses désabusées. Aujourd’hui, alors que la transition se teinte de sang et de compromissions, son mutisme devient assourdissant. À quoi joue-t-il vraiment ?
L’héritier de la mouvance LAVALAS n’est plus dans la rue. Il n’est plus à la tribune. Il est… dans les couloirs feutrés du pouvoir. À table, mais sans parler. Comme s’il savait que l’on ne parle pas la bouche pleine.
Que devient Moïse Jean-Charles ? Prépare-t-il son vieux rêve de raffinerie de pétrole ? Rédige-t-il les plans secrets de Bidgoud ? Satisfait de sa part dans le grand marchandage en cours ?
Fait étonnant, son silence s’étend jusqu’à la publication de l’avant-projet de la constitution, une entreprise que Moïse Jean-Charles d’hier aurait fustigée avec vigueur.
Est-ce la stratégie d’un homme qui attend son heure, ou l’abandon définitif de ses convictions d’opposants ? L’histoire seule jugera.
Cependant, le constat est clair : Moïse Jean-Charles qui parlait trop se tait désormais trop bien. Et c’est peut-être la véritable stratégie d’un politicien tonitruant devenu entrepreneur. Pour répéter, Michel Joseph Martelly, LE W PREZIDAN WA KONPRANN. sic.
Le w gen prezidan ou gen ministè agrikilti, ou gen monopol zangi ou gen delegasyon ou gen minis wap konprann diferans ant estabilite ak enstabilite. Donc ! Moïse Jean-Charles opte pour sa stabilité économique.
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