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L’effet secondaire du récent discours de Moïse Jean Charles au Vénézuela

Par Jacques Lauture

Depuis la rencontre des deux mondes (1492), l’histoire haïtienne est jalonnée des luttes internes vigoureuses telles que: Insurrections-manifestations, soulèvements militaires, de nombreux coups d’État, replâtrages constitutionnels, etc. Le nouvel État a expérimenté des régimes politiques divers qui ne répondent pas réellement aux désidératas du peuple haïtien. Et suite à l’assassinat de l’empereur Jean-Jacques Dessalines, ce jeune État s’est érigé en protecteur de la classe possédante et, du coup, prédateur de la classe rurale. Cette dernière qui fût contrainte de payer la maudite dette de l’indépendance laquelle nos ancêtres avaient gagné avec leur sang au nom du fameux slogan “VIVE LIBRE OU MOURIR”.

De 1804 à nos jours, les relations d’Haïti et la communauté internationale sont dramatiques. L’Europe et l’Amérique du Nord exercent un grand ascendant sur la dynamique politico-économique haïtienne. Rien n’échappe à leur attention. Nul ne peut envisager d’accéder au pouvoir sans leur consentement. Ce serait une entreprise longue et difficile. Car, l’international est générateur de pas mal de soulèvements populaires qui, généralement, vont accoucher à des coups d’état. A contrario, lorsque l’international donne son appui à un gouvernement, il se fiche guère des grognes populaires. Quelle triste réalité!

Venons-en au fait, il y a un court métrage dans lequel on montre que le Sénateur Moïse Jean charles s’adressait au Président Nicolás Maduro récemment. Cette vidéo tourne en boucle dans la toile des médias sociaux. Le discours prononcé par le leader du “Pitit Dessalines” sur la cours du Palais de Miraflores a fait couler beaucoup d’encre. Des propos élogieux, tous plus satisfaisants les uns que les autres. Mais, il y a un hic; les conséquences de ce vibrant discours dans le contexte socio-politique actuelle d’Haïti.

Depuis plus d’un an, différents secteurs de la vie nationale exigent le départ inconditionnel du Président de la République, M. Jovenel Moïse indexé dans plusieurs scandales de corruption. A cet effet, des mouvements sociaux sont signalés dans certaines grandes villes du territoire national. Ce qui rend le Président de plus en plus impopulaire. Parallèlement, la fameuse communauté internationale voit en lui son homme de cœur. Qui plus est, malgré les maintes tentatives orchestrées par l’opposition afin de le convaincre à lâcher le Premier citoyen haïtien, jusqu’ici, les démarches sont révélées vaines. Pourquoi?

Le viel adage dit que l’erreur est humaine, mais persister dans l’erreur est diabolique. Les artisans de l’opposition ont tout fait pour renverser le pouvoir sauf ce qu’il fallait faire vraiment pour y parvenir. Il ne suffit pas de barricader les rues ou d’envahir massivement le macadam pour pouvoir chambarder un régime en place. Ces pratiques sont révolues. Il faut prendre en compte le nouvel ordre mondial et/ou le contexte géopolitique.

L’opposition exprime un certain satisfecit le fait de pouvoir s’unir entre-eux d’où ils prétendent être en mesure de présenter une alternative aux maîtres du monde. Alors, l’alternative propose quoi qui pourrait épater les Etats-Unis par exemple? Sans exagération, l’opposition semble ne pas saisir le langage diplomatique des ambassades. Sinon, ils auraient vite compris que les Etats-Unis exigent, en filigrane, la garantie de leur acquis (le vote contre Maduro, garder la relation diplomatique avec Taïwan, ect.) dans le cas du départ du Président Jovenel. Paradoxalement, en même temps les représentants influents de l’opposition sollicitent le soutien des États-unis, en même temps ils expriment toujours une affection pour la gauche. Tel est le cas du Sénateur Nènèl Cassy qui, à travers un tweet, a salué la libération du Président Luiz Inácio Lula da Silva mais surtout l’acte osé de l’ancien candidat à la présidence, M. Moïse Jean Charles présentant ses excuses au nom du peuple haïtien au sujet du vote contre le Président Maduro, un vote précieux pour Washington.

Sur ces entrefaites, l’opposition ne peut esperer un quelconque support des États-unis visant la démission sans délai du Président Jovenel Moïse. Car, ils ne retrouvent pas ses intérêts dans la vision politique d’une éventuelle transition. Et la déclaration de Moïse Jean-charles ne fait qu’endurcir la position des USA optant pour un dialogue, ce qui facilitera, selon eux, un dénouement démocratique à la crise qui ronge le corps social haïtien.

Tout n’est pas perdu mais l’opposition va devoir redoubler d’efforts tout en définissant de nouvelles stratégies lui permettant d’atteindre son objectif…

Jacques Lauture

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