12 mars 2021 – 12 avril 2021, voilà déjà un mois du fiasco le plus sanglant, le plus meurtrier dont la Police Nationale d’Haïti est victime depuis sa fondation en 1995. Ce n’est pas le seul, entre autres, on se souvient encore de l’opération à Gran Ravin, une autre banlieue de l’aile Sud de la Capitale Haïtienne, où plusieurs agents ont été victimes: blessés ou tués, dans ce guet-apens dans l’enceinte de l’École Maranatha.
Mais à Village de Dieu, le 12 mars dernier, alors que la PNH effectuait une décente en vue de déloger ou démanteler, on ne sait pas trop, le fameux Gang 5 Segond , mené par un certain Izo, les agents des forces de l’ordre ont buté sur plus coriaces qu’eux. Le bilan est lourd, catastrophique, honteux, pour une opération piètre, où des agents d’autres unités spécialisées et du Corps d’Élite GIPNH (SWAT Team) se sont faits prendre comme des bleus. Plus de 5 policiers tués, décapités, morcelés, lapidés, et au moins un disparu, plusieurs otages. Par ailleurs, les bandits ne se sont plaints même pas d’une égratignure ou un simple bobo, voire déplorer des blessés graves dans leurs rangs.
Un mois s’est déjà écoulé, les membres de la famille des victimes espèrent que lumière soit faite, que justice leur soit rendue, et des punitions aux responsables de ce carnage qui a emporté leurs enfants.
Mais par delà de toutes ces attentes, les va-et-vient des autorités policières pour des remises de plaques post-mortem (d’autres tralala non-essentiels), des voix discordantes, et tous les remous qu’a connus ce dossier dans la presse, les réseaux sociaux et l’opinion publique en général, coupable ou bouc émissaire, le très connu et influent Inspecteur Général Carl-Henry Boucher est l’unique puni.
Croupi dans le trou de l’isolement, pendant environ deux semaines, on peut aisément imaginer, dans cette institution controversée, certains collègues-amis de Carl en rient qu’il ait été bouché tout ce temps-là… Et plus d’une semaine après son relâchement, les suivis qui tardent à se faire, pourraient être assimilés à une volonté flagrante de ne faire qu’une bouchée avec Carl-Henry, pour satisfaire une boulimie inconnue. Dans cette énième bavure grave, est-il le seul pécheur?
Coupable ou non, les suivis judiciaires doivent être effectués et conclus, pour ne pas que la miette d’égard qu’on éprouve encore pour la PNH soit réduite à néant, du fait qu’elle (la PNH) n’est même pas capable d’élucider ou parvenir à des conclusions solides dans ses propres affaires où des pairs ont été victimes.
La République attend, mais sans aucun doute, les familles n’espèrent plus! Par ailleurs, les miracles existent !!!
Étienne De Saint-Exil
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