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Gédé sans cimetière, Port-au-Prince privée de sa mémoire!

Encore plus grave que les années précédentes, la fête des guédés n’a pas été observée dans les rues de Port-au-Prince. À l’intérieur d’une capitale ravagée, où certains cimetières sont presque vides et difficiles d’accès, les âmes qui veillent sur les vivants ne savent pas où se diriger.

Traditionnellement, les tombes sont illuminées, les 1ᵉʳ et 2 novembre, avec des prières, de la musique, du clairin, du café, des piments crus, de l’encens… En novembre 2025, malgré les engagements SEKIRITE NAN WOUT, l’insécurité a éloigné les GEDE de leurs sanctuaires.

Pendant ce temps, les MACHANN PIMAN, BOUJI, TAFIA… qui n’ont pas leur saison, ont subi une perte de revenu important. Il apparaît que seul VIV ANSANM est en mesure de rassembler des foules au sein de certains cimetières de la capitale. Hélas !

Étonnant silence. Silence de peur, silence d’abandon, silence d’un peuple résigné ou impuissant !

Les pratiquants du vodou, bien qu’ils soient les gardiens d’une culture millénaire, n’ont pas osé exprimer leur voix. Privés de leurs lieux sacrés, ils ont dû célébrer dans la discrétion de leurs salons, éloignés des pierres tombales et du souffle mystique des ancêtres. Encore un coup dur pour la culture haïtienne. Encore une fissure dans l’âme de notre Pays.

Haïti s’enfonce dans un gouffre sans fin, où même nos morts semblent voir leur droit à un repos éternel compromis. De nos jours, on ressent de la peur et un vide là où sont enterrés nos ancêtres. Et si une nation ou un peuple n’est plus en mesure d’honorer la mémoire de ses morts, comment pourrait-il envisager de garantir la pérennité de l’existence de ses concitoyens.

redaction@analyseht.com

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