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Haïti-2020 : La mort drape nos ombres PAR Wilberde ALOUIDOR

Au début de ce nouvel an, les souhaits de « heureuse année » ont fusé de partout. Un geste de bienveillance et d’élégance qui nous tient à cœur et nous relie les uns aux autres, d’une façon ou d’une autre, mais il ne suffit pas semble-t-il. Moi, de mon côté, j’ai longtemps réfléchi sur les dix(10) dernières années car le passé compte autant que le présent. Que dire du futur, de NOTRE futur dans ce pays ?

Haïti a raté le train du développement socio-économique. « *Ayiti poko ka dekole*». Alors, faut-il bien se demander pourquoi.

En effet, je me suis interrogé et j’ai questionné mon engagement. Donc, j’ai longtemps réfléchi sur NOTRE existence en tant que peuple.

Tout compte fait, la conclusion à toutes mes réflexions est la même que celle de Délira dans « *Gouverneurs de la rosée*», célèbre roman de *Jacques Roumain*: Nous mourons TOUS. Mais la vérité est que sa vie, on la doit aussi à l’autre. L’autre EST parce que *NOUS* sommes. Ce *NOUS* sur lequel je mets emphase est aussi important que le *JE* et si je le fais c’est parce que notre avenir à tous est menacé.

Sauvons l’autre, c’est se sauver soi-même. Ne crevons pas tous comme des chiens.

Il est vrai que ce geste-souhait « heureuse année », si noble et profond soit-il, n’arrive pas à corriger nos actes manqués et à expier nos péchés. Il est temps que ce *NOUS* nous interpelle et contraigne chacun à se regarder dans le miroir. On ne peut plus faire semblant.

Tôt ou tard, on devra regarder la vérité en face. Elle est là, cette vérité : L’insécurité en recrudescence, le banditisme, et les crimes commis sur nos frères et sœurs nous plongent dans la noirceur.

La mort drape nos ombres. La peur s’empare de nous. On n’est qu’au début d’une nouvelle année et on porte déjà trop de cadavres sur nos bras. Un bilan trop lourd à porter. Des nouvelles trop tristes à supporter.

Alors, mon message pour cette année 2020 se résume à ce *NOUS* qui renvoie au mot *Unité*, notre planche de salut, car elle seule nous aidera à dépasser le JE. Penser à l’autre, penser pour l’autre devra être une priorité si on veut que la prochaine décennie – 2020/2030 – soit meilleure. Pour ce, unissons-nous et apportons ensemble l’eau au village, symbole de vie et de lumière.

Mes vœux de courage, d’amour, d’engagement et d’UNITE vont vers vous tous-toutes.

Wilberde ALOUIDOR

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