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100 Gourdes pour $1 us : quel souffle nouveau apporté à l’économie Ayitienne par Covid19 !

Alors que d’autres économistes et certains observateurs avisés voient en la montée du dollar le pire événement de la décennie économique, avec son style académique et <perspectiviste, le secrétaire général du Parti politique RESULTAT, l’économiste Jean Poincy analyse la parité de 100 gourdes pour 1 dollar américain comme un ouf financier donc, un nouvel espoir pour l’économie haïtienne.

Analyse média vous invite à lire l’intégralité de sa proposition axée sur la dégradation accélérée de la monnaie locale.

Un ouf financier pour l’économie

Autant que la parité de 100 gourdes pour 1 dollar américain atteinte aujourd’hui soit redoutée par tout le monde, elle est loin d’être un malheur. Elle est un ouf financier pour l’économie Ayitienne qui commence à respirer finalement de par elle-même sans le respirateur artificiel de la Banque de la République d’Haïti (BRH) constitué d’incessantes injections de dollars pour permettre à la gourde d’essouffler. C’était une question de temps ! le pays s’y attendait en raison de la forte pression chronique sur le dollar. Principalement, il s’agit toujours de répondre d’une part aux besoins d’importations des biens devant compenser la faiblesse de la production nationale du pays et d’autre part de la nécessité de faire face aux obligations financières des membres de certaines familles évoluant à l’étranger.

Les heureux souhaits économiques face à Covid19

Pourtant, la conjecture sanitaire mondiale, qui porte de nombreux pays à restreindre leurs activités économiques et se refermer sur eux-mêmes pour se protéger contre la pandémie réclamée par Covid19, miroitait une chute considérable du dollar face à la gourde. Etant un déterminant majeur, les importations toujours considérées comme levier de pression habituel sur le dollar l’expliqueraient par une baisse des échanges commerciaux. Graduellement, la machine de production mondiale quasiment mise à l’arrêt ne fournit pratiquement que le strict nécessaire relatif aux soins de santé et à l’alimentation. Malgré eux, les pays dont Ayiti qui survivent des importations de biens et services importeraient peu s’ils ne cessaient pas d’en importer. Cela se traduirait par une baisse de pression sur les devises étrangères, en l’occurrence le dollar, et permettrait à la gourde d’essouffler naturellement.

Que comprendre de l’incompréhensible ?

Force est de constater que ces heureux souhaits ne sont pas au rendez-vous avec la réalité. Faut-il dire dans ce cas que la pression sur le dollar demeure malgré le contexte défavorable à sa hausse ? La fenêtre laissée ouverte pour faciliter le flux alimentaire maintiendrait-elle la pression au même degré ? Admettant que la pression y est encore, l’influence du flux alimentaire resterait négligeable malgré la forte dépendance du pays de l’extérieur pour son alimentation. Il convient d’avancer :
Que la plus grande part du coût des importations provient des biens manufacturés sans mentionner les services ; ce qui est en baisse d’ailleurs.
Qu’il y a un certain degré de production alimentaire locale qui ne nécessite pas une quête du dollar.
Ayant mis à l’écart les importations comme constante qui exerce d’habitude une forte pression sur le dollar, trois variables explicatives de l’étonnante hausse peuvent être supposées. Ce sont : l’incertitude des agents voulant préserver leurs avoirs, un possible retour de l’ascenseur à la diaspora et l’indifférence de la BRH.

L’incertitude des agents

La grande incertitude relative à la probable chute abyssale de l’économie du pays avec l’éventuel arrêt de sa propre machine de production à l’arrivée de Covid19 au pays porte les agents à sécuriser leurs avoirs en devises étrangères maintient au même degré la pression. Toutefois, c’est une action épousant un parcours fini dans un futur proche.

Le possible retour de l’ascenseur

La nécessité de l’envoi des devises vers l’étranger n’a pas disparu et peut sembler plus importante. Les coûts de la vie subsistent encore à l’étranger pendant que les activités économiques sont au point mort accompagnées des pertes d’emplois dans le formel aussi bien que dans l’informel. Il ne serait pas incorrect de supposer un retour de l’ascenseur à ceux de la diaspora qui envoyaient de l’argent en Ayiti, surtout s’ils évoluaient dans l’informel au moment de l’arrêt ?

L’indifférence de la BRH

La BRH n’a pas encore relancé le respirateur artificiel qui, principalement devrait faciliter les importations, contrebalance la baisse de celles-ci. Habituellement, dès que la tendance évolue vers la hausse, la BRH s’empresse d’intervenir pour calmer la tension avec des injections de dollars. L’intérêt ne semble pas y être cette fois-ci.

Le nouvel espoir de l’économie

En dépit de tout, il faut croire que c’est une hausse éphémère sur le point d’atteindre son pic et que tout va jouer en faveur de l’économie dans les moyen et long termes moyennant des mesures appropriées devant permettre aux autorités compétentes de profiter de ces malheureuses circonstances pour restructurer l’économie du pays. Le temps que la sécurisation des avoirs des agents atteigne son maximum, et que le regard de la BRH se pose sur la relance de l’économie avec une politique monétaire libératrice de l’épargne nationale pour favoriser l’investissement et cela, même avec le support continu de la diaspora.

En mode d’autarcie, les responsables auront à définir de nouvelles stratégies économiques visant à renforcer l’agriculture de subsistance capable d’assurer un minimum d’approvisionnement en vivres alimentaires dans les court et moyen termes pour contrer toute éventuelle rareté alimentaire dans le pays. Cela nécessiterait un changement de comportement à la lumière d’un régime alimentaire alternatif moins coûteux et plus riche. Le contexte imposerait la révision des politiques commerciales qui ont rendu le pays totalement dépendant de l’extérieur. Lesquelles seraient favorables à la balance commerciale du pays avec de très faibles importations et une hausse de l’exportation.

La nouvelle prise en charge de l’économie

De concert, le ministère de l’agriculture et la faculté d’agronomie de l’Université d’Etat d’Haïti devraient intensément travailler pour cibler les zones de production alimentaire et identifier les vivres alimentaires à produire à grande échelle pouvant répondre non seulement à de nouveaux régimes alimentaires capables de bien nourrir la population, mais aussi à la nécessité d’assurer un degré d’autosuffisance alimentaire dans le futur. Moyennant l’existence des infrastructures agricoles appropriées, les ressources seraient redirigées moins vers la production céréalière, comme le riz, le mais et le mil, que vers la production des racines et tubercules, des légumineuses à graines, des fruits et légumes et vers l’élevage de tout genre.

En conséquence, l’importation desdits produits seraient découragée par les politiques commerciales après le départ de Covid19, tant au niveau des produits agricoles que des produits manufacturés, car un effet domino se produirait sur les industries manufacturières, pour marquer le développement structurel de l’économie et garantir une vraie relance capable de faire plonger nettement le dollar face à la gourde.

Jean Poincy
Enseignant
Secrétaire général du parti politique
RESULTAT
https://web.facebook.com/Pati.Politik/
Ex-vice-recteur académique / UEH
caineve@yaoo.fr / caineve2@gmail.com
https://poincy.blogspot.com/

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