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Un ancien membre du conseil de direction de l’école normale supérieure écrit au CG de Port-au-Prince

Lettre au Commissaire du Gouvernement Jacques LAFONTANT

Cher ami,

je te mets ce petit mot pour t’exprimer mon étonnement par rapport à ta décision de garder des étudiants en prison parce qu’ils manifestaient contre un régime rejeté par toute la population haïtienne. Ton comportement est d’autant plus étonnant qu’il est bruit que l’ambassade de France se serait immiscée dans les affaires internes de la justice haïtienne, exigeant que ces étudiants soient gardés sous les verrous.

Les arrogances des représentants des grandes puissances en Haïti ne constituent pas une gifle pour le vaillant peuple d’Haïti, elles avilissent les autorités politiques et judiciaires haïtiennes qui se distinguent par leurs bassesses, leur attitude servile et leur ignorance crasse des principes les plus élémentaires d’une gestion saine et scientifique de la chose publique.

Je ne reconnais plus en toi le normalien supérieur et le frère en Christ que je connaissais. Tu dois savoir qu’un pouvoir qui verse dans la répression pour pouvoir survivre n’a pas d’avenir. Je te conseille de te ressaisir car il est impossible de voguer à contre-courant de l’histoire

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Les régimes répressifs n’ont plus leur place dans la construction d’une société moderne. Le régime Phtk c’est déjà du passé, tu n’as pas intérêt à hypothéquer ton avenir à cause d’un régime criminel et corrompu qui s’effondre.

Rappelle-toi cher ami cette parole de l’écriture : “Mieux vaut peu avec la justice que de grands revenus avec l’injustice” (Pr 16 v ?. Laisse agir ta conscience, s’il t’en reste encore une, et relâche les étudiants.

Dr Jean Fritzner Etienne

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